La nécessité d’opérationnaliser les mécanismes de démocratie participative a été, samedi à Agadir, au centre d’un Panel organisé dans le cadre des premières Assises de la régionalisation avancée.
Lors de cet atelier, axé sur le thème: "la démocratie participative: un pilier pour une mise en œuvre participative de la régionalisation avancée", l’accent a été mis sur le rôle de la démocratie participative en tant que mécanisme complémentaire de la démocratie représentative et l’un des leviers de l’élaboration des politiques publiques.
"La consécration de la démocratie participative favorisera l’élaboration d’un modèle conjuguant les efforts et les contributions de tous les acteurs, en l’occurrence l’Etat, les institutions publiques, les collectivités territoriales, les citoyens, la société civile et toutes les forces vives de la société", ont-ils souligné, mettant en exergue les moyens d’appropriation et d’activation des mécanismes de démocratie participative par les élus et les cadres de la région, ainsi que la contribution de la démocratie participative dans la cohésion sociale.
Le président du Conseil de la Région de Marrakech-Safi, Ahmed Akhchichine, a relevé, à cet effet, que la réforme démocratique, politique et des droits de l’homme au Royaume a permis de mettre en place une myriade de mécanismes constitutionnels et juridiques, de nature à promouvoir la participation citoyenne dans la prise des décisions et l’implémentation des politiques publiques, aux côtés du renforcement des rôles des institutions représentatives et des compétences des élus.
L’un des défis majeurs qui se dressent devant l’opérationnalisation de la démocratie participative consiste en l’élaboration de textes et mécanismes susceptibles d’organiser la participation des citoyens et des organisations de la société civile dans le processus de prise de décisions relatives aux politiques publiques, a-t-il fait observer.
Pointant du doigt "l'absence d’une méthodologie claire en matière de la sélection des associations locales appelées à participer au processus de démocratie participative", M. Akhchichine a insisté sur la centralité du rôle des associations en tant qu’acteur incontournable dans le processus démocratique.
"La société civile doit être érigée en véritable pouvoir autonome qui exerce le droit d’élaborer et d’évaluer les politiques publiques", a-t-il suggéré.
Ahmed Jazouli, expert en gouvernance démocratique, a, lui, posé la problématique de la compréhension du concept de la démocratie participative, qui est, a-t-il expliqué, un mécanisme destiné à faire participer les citoyens dans la prise de décisions pour faire en sorte que les politiques publiques reflètent les aspirations de la population.
Pour que ce mécanisme apporte une valeur ajoutée dans la gestion de la chose locale, il convient, entre autres, de diffuser toutes les informations relatives à l’action des institutions publiques, s’ouvrir sur les propositions des citoyens, encourager les initiatives de plaidoirie et renforcer les capacités des associations locales, a-t-il ajouté.
Le président du Conseil de la Région de Draâ-tafilalet, El Habib Choubani, a mis, lui, l’accent sur l’impératif de mettre en place des règles communes à toutes les instances consultatives régionales, développer les compétences et les capacités des organisations de la société civile, instaurer des mesures de promotion de la confiance entre les différents acteurs.
Il a également appelé à faciliter le travail des associations, à travers la création d’un guichet unique dédié, et prévoir une rubrique dans le budget des régions réservée aux acteurs de la démocratie participative.
Mme Antonella Valmorbida, secrétaire générale de l’Association européenne pour la démocratie locale (ALDA), a souligné, pour sa part, que la démocratie participative constitue "un modèle de recherche des solutions à des problématiques complexes, en raison de la faiblesse des ressources et du besoin d’interaction avec le citoyen".
"Ce mécanisme est d’autant plus important que la participation crée la responsabilisation", a-t-elle lancé, notant que l’approche participative, en tant que levier de développement régional, requiert l’opérationnalisation de la décentralisation, à travers le transfert des prérogatives, la mobilisation des ressources et la définition de l’agenda d’exécution.
Placées sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ces premières Assises nationales de la régionalisation avancée, organisées par le ministère de l'Intérieur et l'Association des régions du Maroc, connaissent la participation d'environ 1.400 personnes, notamment des élus, des représentants de divers secteurs ministériels, des institutions constitutionnelles et des institutions publiques, des universitaires, des experts nationaux et internationaux et des acteurs de la société civile.
Une série de sujets sont passés au crible lors de ces Premières Assises nationales de la régionalisation avancée, dont le développement régional intégré entre les impératifs de la réduction des disparités territoriales, les enjeux de la compétitivité et l'attraction de l’investissement, la gouvernance financière et les problématiques de financement des régions entre enjeux et perspectives, la déconcentration et la contractualisation, en s'arrêtant notamment sur les piliers d'une bonne gouvernance de l’action publique territoriale.
Au menu de cette grand-messe figurent aussi des thématiques abordant les compétences des régions comme enjeu au cœur du processus de la régionalisation avancée, à la démocratie participative comme levier pour une mise en œuvre participative de la régionalisation avancée, ou encore l’administration régionale, vers un nouveau modèle de management. (MAP).