Après avoir tiré avec profit les leçons de la pandémie qui ravage l'Europe, le Maroc se positionne désormais comme l'une des nations les plus innovantes en matière de lutte contre le Covid-19, relève le magazine dans une analyse sous le titre « Le Maroc, exemplaire dans la lutte contre le Covid-19 ».
Ainsi, le 8 mai dernier à Casablanca, une fondation de recherche a présenté un respirateur artificiel intelligent de fabrication 100% marocaine qui devrait être livré aux hôpitaux du royaume dans les prochaines semaines. Une annonce qui fait suite à plusieurs initiatives intervenues dans le pays comme celle d'un masque intelligent de détection automatique à distance du Covid ou encore la création d'une plateforme numérique de partage d'expériences sur la pandémie en langue arabe, souligne Slate.fr.
« Ce n'est donc pas un hasard si l'Union européenne a salué il y a quelques jours les efforts du Maroc dans la gestion de la crise du coronavirus », affirme le magazine. Car, « il faut dire que les chiffres parlent d'eux-mêmes: quatre-vingts jours après l'apparition du premier cas de Covid-19 dans le royaume (…), celui-ci n'enregistre qu'un peu plus de 7.000 sujets contaminés et moins de 200 morts ».
« Un contraste saisissant avec la situation qui prévaut chez le voisin espagnol où près de 280.000 cas ont été détectés et où l'on compte près de 28.000 victimes… », observe la même source.
« Nourries de l'expérience tragique des pays européens, les autorités marocaines se sont montrées particulièrement réactives », souligne l'auteur de l’analyse qui rappelle que dès le 16 mars, écoles et universités ont été fermées, alors que le pays ne comptabilisait que trente-sept cas de virus et un seul mort.
Tout au long de la crise, le Maroc a tout fait pour faire face à l’épidémie: acquisition de matériel médical, de respirateurs, augmentation des lits de réanimation (…), indique le magazine qui relève la capacité du pays de produire 7 millions de masques sanitaires par jour et d'effectuer 10.000 tests par jour.
« Mais ce qui fait avant tout la singularité –sinon l'exemplarité– marocaine au Maghreb et dans toute l'Afrique, c'est l'ampleur des mesures de soutien mises en places pour limiter les conséquences économiques et sociales du Covid-19 », affirme Slate.fr.
« Ainsi, par décision de SM le Roi Mohammed VI, dont le volontarisme en la matière a été unanimement souligné, un fonds spécial Covid-19 a été institué à la mi-mars », rappelle le magazine français.
Alimenté par des dons de toutes les institutions publiques du pays ainsi que par les grandes entreprises privées, ce fonds a réuni à ce jour 33 milliards de dirhams soit plus de 3 milliards d'euros.
Et « comme l'Union européenne a annoncé qu'elle allait abonder le fonds d'un montant supplémentaire de 450 millions d'euros, le plan de soutien marocain va ainsi représenter plus de 3% du PIB. Un appui pratiquement de même ampleur que celui mis en œuvre en Espagne et dont le niveau est sans équivalent dans les pays émergents », commente le magazine.
À l'instar de ce qui se passe dans la plupart des pays européens, ces sommes servent à financer la suspension des charges sociales pesant sur les entreprises et à accorder à celles-ci des lignes de crédits bancaires supplémentaires garantis par l'État, explique la même source, affirmant qu’en la matière « le Maroc va plus loin » : report des échéances de crédits bancaires pour les particuliers indemnités allant jusqu’à 75 pc du salaire minimum jusqu’à fin juin pour les affiliés à la sécurité sociale, aide mensuelle de subsistance d'au moins 800 dirhams pour les personnes affiliées au Ramed…
Selon le magazine, « les prochaines semaines diront dans quelle mesure le volontarisme sanitaire marocain aura permis d'endiguer une récession qui, comme partout, s'annonce sévère ».
« Mais ce qui paraît d'ores et déjà évident, c'est que le royaume chérifien, du fait de l'ampleur de son plan de soutien, a toutes les chances de sortir de cette crise totalement inédite dans une situation sociale nettement moins dégradée que chez ses voisins », affirme Slate.fr.