"Compte tenu de la période charnière que traverse notre pays, il n'est pas permis aux journalistes et aux éditeurs de muser dans des controverses stériles, notamment avec les personnes malintentionnées, mais nous agirons, en bonne foi, au service de ce secteur et de ses salariés", souligne l'ANME dans un communiqué évoquant les circonstances et les objectifs de sa création, notant que l'association "n'aura de compte à rendre qu'en termes de réalisations".
La crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus au Maroc a eu des répercussions sur le secteur des médias, de l'édition et des professions apparentées, précise la même source, relevant que la fragilité des entreprises du secteur et leur dépendance vis à vis du lectorat et des annonceurs a conduit à une crise sévère menaçant de paralyser le secteur et de provoquer la perte de milliers d'emplois, directs ou indirects.
Et de poursuivre que l'idée de la création de cette association émane de l'accord des principaux éditeurs des supports papier au Maroc sur la nécessité de se mobiliser pour faire face aux répercussions de la crise et pour assurer la fréquence de publication quotidienne, le but étant de fournir un service médiatique professionnel au lecteur et de contrecarrer les rumeurs et les fausses informations (fake news) qui tendent à se substituer à la presse sérieuse, professionnelle et organisée.
La scène médiatique marocaine a récemment connu la naissance d'une nouvelle association professionnelle regroupant les chefs d'entreprises de la presse écrite, digitale, des médias audiovisuels et régionaux les plus représentatifs, poursuit le document, notant que depuis son lancement, l'idée a été saluée par nombre de sites électroniques et nombre de stations de radio privées distinguées.
Cette coalition a convenu que la gestion syndicale et la défense des entreprises médiatiques durant la crise "n'étaient pas à la hauteur et manquaient de célérité dans la réaction vis à vis de cette étape cruciale que vit le secteur des médias au Maroc, d'où l'impératif d'adopter de nouvelles méthodes plus efficaces, sérieuses et procédurales qui redonnent confiance à l'acteur médiatique et permettent de communiquer avec les autorités compétentes pour plaider en faveur des doléances des professionnels du secteur", ajoute la même source.
L'idée a pris de l'ampleur pour être adoptée par un grand nombre de médias qui ont compris que l'union fait la force et que l'avis selon lequel cette association ou cette fédération appartient à une personne spécifique et qu'elle a à elle seule la légitimité historique pour imposer sa tutelle au secteur dans son ensemble, est un tort et un préjudice pour la profession.
Les étapes procédurales pour la création de l'association se sont poursuivies jusqu'au 30 juin, date de l'annonce du bureau exécutif de ce nouveau cadre professionnel, ouvert à tous les médias nationaux remplissant les conditions d'adhésion, relève le communiqué.
Cette annonce a été précédée d'une rencontre tenue par son président avec un comité restreint formé des membres de l'assemblée générale constituante et des responsables des départements de la communication et des finances, qui ont salué l'idée de ce nouveau cadre et y ont vu une réponse sincère et pragmatique aux dysfonctionnements rencontrés par le paysage médiatique marocain, affirmant, à ce titre, que la réaction de l’État aux revendications professionnelles raisonnables a été nécessaire et rapide comme en témoigne l'annonce du soutien en matière de versement des salaires pour les journalistes relevant des entreprises de presse affiliées à l'ANME pour les trois prochains mois ainsi que l'annonce de nouveaux acquis inédits qui concernent les domaines de l'impression, du papier et de la distribution.
L'Association salue l'interaction rapide et responsable des partenaires gouvernementaux avec ses revendications et ses propositions visant à protéger la presse nationale et à la soutenir dans l'accomplissement de sa mission, mais déplore, néanmoins, quelques réactions basées sur des à priori qui ont pour objectif de réduire les efforts des entreprises médiatiques nationales et de mépriser l'effort des entreprises de presse nationales tout en résumant les mesures entreprises par l'Association dans des objectifs contraires à la Charte d'honneur sur la base de laquelle l'ANME a été fondée.
Le travail quotidien sur le terrain pour plaider en faveur de la profession et des professionnels auprès des autorités de tutelle afin de donner à la profession de journalisme la place qui lui échoit et barrer la voie à ceux qui ont intégré la scène médiatique pour la contrôler à leur guise, demeure la seule réponse de l'ANME à ces voix de la discorde, conclut le communiqué.