Dans un entretien accordé à la chaine d'information continue de la MAP (M24), le diplomate japonais en poste depuis janvier 2020, s'est félicité de l'excellence des relations liant le Royaume du Maroc et le Japon, et qui ont toujours été conduites par "trois grands Souverains qui ont toujours entretenu des relations amicales et fraternelles avec les empereurs japonais", rappelant que la première mission diplomatique nippone au Maroc remonte à 1932, avant l'inauguration en 1961 de l’ambassade de ce pays à Rabat.
En 1967, s'amorce "la grande histoire de coopération entre les deux pays avec l'ouverture de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA)", fait noter le diplomate japonais qui indique que cette date marque le début de la coopération technique entre les deux pays et l'arrivée de volontaires japonais au Maroc dont le nombre s'élève à plus d'un millier aujourd’hui.
Et de préciser que la coopération se fait dans les deux sens car le Japon accueille "un grand nombre de stagiaires marocains, et nous sommes heureux qu'ils forment aujourd'hui une association fort active qui compte d'éminentes personnalités marocaines" (Association des Participants Marocains aux Programmes de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (APMP-JICA).
En terme de chiffre, M. Shinozuka relève qu'en matière de soutien aux projets d’infrastructures, de pêche, d'agriculture et de santé, le Japon a accordé au Maroc un total de 3,5 milliards de dirhams (39 milliards de yen japonais) sous forme de dons et 25 milliards de dirhams (311 milliards de yens japonais) sous forme de prêts concessionnels, depuis le début de la coopération bilatérale.
S'agissant de la coopération triangulaire Japon-Maroc-Afrique, le diplomate explique qu'elle constitue l'un des principaux axes de la coopération, les deux autres étant d’accompagner le Maroc dans son développement harmonieux et équilibré. "D'où l'attention que nous portons à l'élaboration du nouveau modèle de développement du Maroc, qui devrait bientôt être remis à SM le Roi", ainsi que l'accompagnement des efforts du Royaume en matière de réduction des disparités régionales et spatiales.
A cet égard, M. Shinozuka rappelle que "la coopérations triangulaire Maroc-Japon-Afrique est dans le même esprit de la coopération sud-sud prônée par SM le Roi Mohammed VI, dans le cadre de sa diplomatie africaine et envers les pays en voie de développement, que ce soit des pays d'Amérique latine, comme Haïti et le Suriname, ou encore des pays insulaires du Pacifique comme nous avons pu le constater en février dernier à travers le Forum Maroc-Etats insulaires du Pacifique".
Le Maroc, a souligné l'ambassadeur nippon, "est sur la bonne voie grâce à un Souverain qui a su montrer le chemin, et un gouvernement qui s'y atèle".
Dans le même ordre d'idées, le diplomate affirme que la coopération triangulaire offre un grand potentiel de partenariat. C'est une situation favorable d'autant plus que "la croissance et les infrastructures du Maroc sont extraordinaires", offrant des atouts qui mènent le Royaume bon train pour se placer en tant que hub africain et ouvrir la voie à de nouvelles perspectives dont les hommes d'affaires japonais sont conscients.
En effet, remarque le diplomate à cet égard, en l'espace de six ans, le nombre d’entreprises japonaises implantées au Maroc a doublé passant de 35 en 2014 à plus de 70 aujourd’hui, et, de surcroit, les entreprises japonaises n'avaient pas d’expatriés alors que leur nombre augmente aujourd'hui au Maroc.
Notant que la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19) "a ralenti bien des choses et que plusieurs projets n'ont pas été concrétisés à temps", M. Shinozuka, qui se dit particulièrement lié au Maroc, affirme que "le Maroc est devenu une valeur incontournable, et nous serions heureux de travailler avec le Royaume".