Si grâce à sa politique anticipative et à la diversité des fournisseurs, le Royaume a franchi des pas de géant en la matière, les gestes barrières s'imposent plus que jamais pour freiner la propagation du virus, en attendant la réception des quantités nécessaires de vaccins pour tous les citoyens de plus de 17 ans.
Dans un entretien accordé à la chaîne M24, le directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi revient sur le déroulement de la campagne nationale de la vaccination, les problèmes de vaccination au niveau mondial et les mesures à déployer pour consolider les acquis.
- Quel regard portez-vous sur le déroulement de la campagne nationale de vaccination après environ deux mois de son lancement officiel ?
La première phase de la campagne de vaccination avait pour objectif de préserver et protéger les personnes prioritaires, notamment les personnes âgées de plus de 60 ans ou souffrant de maladies chroniques et celles qui exercent des métiers qui les placent en première ligne face au coronavirus.
Depuis le début de la première étape de vaccination, le Maroc a vacciné plus de quatre millions de personnes, ce qui est une énorme réalisation.
Ainsi, nous pourrons passer à la phase Covid-Lite: Les personnes âgées de 60 ans et plus seront toutes vaccinées et ne pourront, alors, plus développer de cas sévères, alors que pour les -60 ans, il est statistiquement prouvé qu’ils ne développent pas de symptômes graves.
- L'approvisionnement en vaccins anti-Covid devient de plus en plus difficile à l'échelle mondiale. Comment ces difficultés peuvent-elles impacter l'opération de vaccination au Maroc?
Grâce à son approche anticipative, le Maroc a, jusqu’à présent, pu acquérir 8,5 millions de doses, ce qui a permis de réussir la première phase de la campagne de vaccination.
Il faut noter qu’il y a des pays européens qui ne commenceront la vaccination des +75 ans que ce weekend, alors qu'au Maroc, dans deux semaines, tous les +60 ans prendront déjà la deuxième dose.
En revanche, il est de notre responsabilité collective de garder ce pas d’avance, afin de consolider les acquis et entamer la deuxième étape qui consiste à atteindre l'immunité collective.
Dans ce sens, le Maroc a donné quatre autorisations d’urgence pour les vaccins d’Astrazeneca-Inde et Astrazeneca-Corée du sud, pour le vaccin chinois Sinopharm et pour le russe Sputnik V.
Avec ces quatre vaccins, le Maroc a assuré une diversité d’approvisionnement qui permettra de faire venir le maximum de doses.
- Quelle est l'attitude à adopter en attendant l'acquisition du nombre nécessaire de doses ?
Grâce à une approche anticipative, la situation du Maroc est plus confortable que la plupart des pays du monde. Il est donc peu probable que le reste des doses nécessaires tardent à arriver.
En attendant, le plus important reste d’éviter de se faire infecter afin d’empêcher le virus de se multiplier. Les gestes barrières doivent être maintenus et rigoureusement respectés afin de consolider les acquis, puisque nous aurons, bientôt, immunisé toutes les personnes de plus de 60 ans, qui sont les plus à risques.
Les gestes barrières, notamment le port du masque, la distanciation physique et le lavage régulier des mains avec du savon ou des gels hydroalcooliques, sont à même de limiter la propagation du virus, en attendant l'acquisition des doses nécessaires et la vaccination de tous les citoyens marocains et étrangers de plus de 17 ans.
Ainsi, avec ces simples gestes citoyens, nous éviterons les mutations et l’apparition de nouveaux variants pour, enfin, crier victoire.