L'Institut national de géophysique (ING) avait annoncé avoir enregistré cinq secousses telluriques dans la province de Driouch, d'une magnitude comprise entre 3,5 et 4,5 degrés sur l'échelle de Richter, les 17, 19, 24 et 28 avril et début mai.
Dans ce sillage, Nasser Jebbour, chef de division à l'ING, relevant du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), a expliqué que les secousses enregistrées récemment dans les provinces du nord, à savoir Al Hoceima, Driouch et Nador sont des répliques qui suivent la secousse principale qui s'est produite en janvier 2016, considérée relativement violente avec une magnitude de 6,3 degrés sur l'échelle de Richter.
Dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de l’Agence Marocaine de Presse (MAP), M. Jebbour a souligné que malgré la longue durée séparant la secousse principale et les répliques, "cela est normal".
Le retard des répliques est dû à la géologie complexe de la bande côtière nord adjacente à la mer d'Alboran ou la partie occidentale de la méditerranée, a-t-il poursuivi.
Ces activités sismiques ne sont pas prémonitoires, a précisé l'expert, relevant que celles qui précèdent les secousses principales fortes sont différentes, en termes de répartition géographique et de magnitude, de ce qui a été observé lors des secousses récentes.
"Ces secousses comblent un vide en matière d'activité sismique dans la zone maritime. Nous nous sommes assurés qu'il s'agit de répliques et non pas de secousses prémonitoires", a-t-il rassuré.
Depuis deux semaines, une augmentation du nombre de secousses telluriques a été observée dans les provinces du nord du Royaume par rapport aux années précédentes, a indiqué M. Jebbour, notant que l'ING a assuré le suivi continu de cette activité.
L'Institut a enregistré les secousses ressenties par les citoyens. Il a également diffusé les informations les concernant, alors que les secousses faibles que la population n'a pas ressenti, ont été inclues dans le tableau quotidien des secousses comme à l'accoutumée, a-t-il ajouté.
Interrogé sur les missions de l'ING, le responsable a expliqué que l'institut est chargé de la surveillance et de l'alerte sismique 24h/24 et 7j/7 en s'appuyant sur un réseau de stations sismiques réparties sur tout le territoire du Royaume.
"Grâce au développement technologique, l’institut dispose d'un réseau numérique pour la surveillance sismique. Ainsi, toutes les données et les signaux sismiques lui sont envoyés directement à travers les satellites. Ce qui permet un contrôle en temps réel", a-t-il fait valoir.
L'ING dispose de 32 stations qui travaillent 24h/24 et permettent de donner des informations au bout de quelques minutes après toute secousse, notamment son épicentre, sa magnitude sur l’échelle de Richter et les zones où elle a été ressentie.
En plus des stations existantes, on travaille sur l'élargissement du réseau national de surveillance sismique, a-t-il affirmé, ajoutant que dix nouvelles stations sismiques seront créées, notamment deux à Laâyoune et Smara.
L'institut dispose depuis trois ans d'un centre national d'alerte aux tsunamis, qui veille sur la collecte des informations auprès de tous les observatoires mondiaux chargés de la surveillance des tsunamis et sur la notification dans quelques minutes de toute secousse forte, a-t-il indiqué, relevant que généralement, toute secousse de magnitude supérieure à 6 degrés sur l'échelle de Richter est suivie d'une alerte au tsunami.
Il existe des appareils de mesure du niveau de la mer, dans le cadre du système d'alerte au tsunami, qui permettent l'alerte précoce et donnent assez de temps pour évacuer les lieux exposés à ces vagues pouvant représenter un danger pour les habitants.
Il est à noter qu'en plus des secousses telluriques enregistrées au niveau de la province de Driouch, d'autres ont été détectées au cours des deux dernières semaines à Essaouira et à Ouarzazate. La dernière en date s'est produite mercredi à Ouarzazate avec une magnitude de 3 degrés sur l'échelle de Richter.