Lors de la toute première réunion conjointe des commissions régionales d’ONU Tourisme pour l’Afrique et les Amériques, tenue en République dominicaine, (2-5 octobre), l’ambition est d’investir dans l’innovation, l’éducation, les investissements et les industries créatives.
Plus qu’une activité économique et commerciale majeure, le secteur touristique représente l’un des principaux instruments favorisant l’interaction humaine et un outil permettant de préserver la spécificité de la culture et du patrimoine commun.
La «Déclaration de Punta Cana», document final adopté à l’issue du forum tenu dans la station balnéaire du pays caribéen, énonce une série d'engagements communs en faveur de l'essor du tourisme en tant que moteur d'un développement inclusif.
L’accent a été mis sur l'importance d'«intensifier les efforts conjoints pour promouvoir le développement durable» par le biais du tourisme, en mettant l'accent sur «les investissements stratégiques, l'éducation, l'innovation et les industries créatives».
Selon le secrétaire général d'ONU Tourisme, Zurab Pololikashvili, le sommet qui a réuni les représentants de 27 pays, dont le Maroc, a offert une plateforme «unique» pour forger des liens et jeter des ponts entre l'Afrique et les Amériques, créer des partenariats stratégiques interrégionaux, encourager les projets de coopération Sud-Sud, au bénéfice du secteur du tourisme des deux régions.
Pour le ministre du tourisme de la République dominicaine et président de la Commission régionale des Amériques, David Collado, ce premier sommet a servi avant tout à encourager l'établissement de passerelles entre les deux régions avec le tourisme comme vecteur essentiel de développement durable et inclusif.
L'Afrique et les Amériques sont dotées d'un riche patrimoine culturel, de paysages diversifiés et de liens historiques profonds, relève Natalia Bayona, directrice exécutive d'ONU Tourisme, notant toutefois qu’en raison de multiples défis tels qu'une connectivité limitée, des barrières réglementaires et administratives et un manque de connaissance mutuelle des marchés, «les relations touristiques croisées ne sont pas aussi fortes qu'elles pourraient et devraient l'être».
«Notre objectif aujourd'hui est de relever ces défis avec ardeur, en favorisant une collaboration capable de stimuler le développement économique, d'accroître les échanges culturels et de favoriser les pratiques durables pour le bénéfice de toutes nos communautés», a-t-elle dit.
En prévision de la deuxième édition de ce sommet, prévue l’an prochain en Zambie, les signataires de la déclaration ont fait part de leur intention de se focaliser sur le renforcement des partenariats public-privé pour notamment stimuler les investissements dans le secteur et accroître la connectivité entre les deux régions, tant grâce à l'amélioration des liaisons aériennes qu'au renforcement des échanges culturels.
Le deuxième volet a trait au développement des compétences et à la formation, en donnant la priorité à l'investissement dans l'éducation et la formation touristiques, en élargissant l'accès à l'apprentissage en ligne et hors ligne, et en améliorant les connaissances de la main-d'œuvre touristique.
L’appui aux jeunes entreprises dans les deux régions, y compris dans les communautés rurales, et la promotion de solutions innovantes axées sur la durabilité et l'action climatique font également partie des volets de ce document final tout comme la coopération interrégionale sur des stratégies communes pour le développement du tourisme, notamment par le biais des médias numériques, de nouveaux produits et de foires touristiques internationales.
Initié par ONU Tourisme, ce sommet a rassemblé des responsables des secteurs public et privé, ainsi que des représentants d'institutions financières, afin d'évaluer la situation actuelle, les tendances et les perspectives pour l'Afrique et les Amériques.
Les intervenants ont souligné l'énorme potentiel des initiatives d'investissement conjointes entre les deux régions, en insistant sur le rôle croissant des banques publiques et privées, de même qu’ils ont relevé l'importance vitale des investissements pour la transition écologique dans les infrastructures et le secteur hôtelier.