(Par Idriss TEKKI)
En 2019, la France a failli perdre l'un de ses monuments les plus emblématiques, la cathédrale Notre-dame de Paris, ravagée en avril dernier par un gigantesque incendie.
Les Français ont été pris de court le 15 avril par l’annonce en fin d’après-midi d’un incendie spectaculaire qui s’est déclaré dans les combles de l’historique cathédrale, dévorant une bonne partie de cet édifice construit entre les XIIe et XIVe siècles, et devenu, au fil des ans, un des sites les plus en vue de la capitale française.
Des centaines de pompiers ont été mobilisés pour lutter contre les flammes qui ont détruit la flèche, constituée d'une charpente de 500 tonnes de bois et recouverte de 250 tonnes de plaques de plomb, et la toiture de la fameuse cathédrale, située au cœur de Paris sur l’île de la Cité, sous les yeux consternés de centaines de touristes et de journalistes, mais aussi du président de la République Emmanuel Macron et de plusieurs personnalités politiques qui se sont rendus sur place.
Il aura fallu plus de 15 heures de lutte acharnée pour circonscrire le feu qui a pris des dimensions spectaculaires du fait notamment des matériaux utilisés dans la construction de l'édifice, avant que les pompiers, quelque 400, parviennent à sauver la structure globale de la cathédrale, épargner ses deux tours, sa façade occidentale, ainsi que le trésor et la plupart des œuvres d'art et les reliques qu'elle regroupe depuis plusieurs siècles.
Cet incendie, le plus important sinistre subi par la cathédrale depuis sa construction, a suscité une très grande émotion aussi bien en France qu’à l’étranger, et une forte mobilisation s'en est suivie en vue de la reconstruction de ce monument emblématique, le plus visité d’Europe, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991.
Ainsi, les messages de soutien et de solidarité avec la France suite à ce drame ne tarderont pas à affluer des quatre coins du monde, alors que le gouvernement français commençait déjà à réfléchir à l’évaluation des dégâts, puis à la reconstruction des parties démolies.
En effet et vu l'urgence de la situation, un Conseil des ministres se tiendra deux jours après le drame consacré entièrement à la restauration de la cathédrale, notamment à travers la proposition d’un projet de loi pour apporter "les garanties de transparence et de bonne gestion" dans la gestion des dons.
La collecte de dons des particuliers se fera sur le site internet mis en place par le gouvernement et baptisé “Rebâtir Notre-Dame”, à travers quatre acteurs; en l’occurrence le Centre des monuments nationaux, Fondation de France, Fondation Notre-Dame et Fondation du patrimoine.
L'Exécutif annonce également un cadre légal pour les donations accompagnées d'incitations fiscales pour les particuliers. Le président de la République annoncera aussi la mise en place d’une souscription nationale pour rebâtir la cathédrale, alors que le chef du gouvernement s'attellera aux côtés des ministres de la Culture et des Comptes publics sur la préparation d’un "plan de reconstruction".
Selon le ministre de la culture, Franck Riester, 922 millions d’euros de dons et promesses de dons ont été enregistrés pour la reconstruction de la cathédrale, qui, selon des experts, prendra pas moins de 5 ans dans les meilleurs délais.
Ce chantier titanesque comprend en premier lieu la sécurisation, avant de passer à la phase consacrée à l'étude de l'état des lieux, impliquant le diagnostic et le coût véritable de la restauration. Une fois le devis réalisé, les travaux de restauration devraient commencer en 2021.
D’après Philippe Villeneuve, architecte en chef de Notre-Dame, le délai de 5 cinq ans pour rebâtir Notre-Dame de Paris, annoncé par le président Emmanuel Macron était tenable, à condition que celle-ci soit reconstruite à l'identique, ce qui permettrait de gagner du temps dans les travaux.