1- Quel est votre diagnostic sur le tissu entrepreneurial dans la région suite à la pandémie ?
Il faut d'abord préciser que le tissu entrepreneurial de la région est relativement diversifié. Dans cette diversité, il y a un secteur qui se trouve tout particulièrement touché, c’est bien évidemment celui du tourisme. Donc l’ensemble des activités liées à ce secteur, comme l’artisanat, les agences de voyage ou de location de voitures, le transport touristique et les restaurants paient le prix fort. Quant aux hôtels, à l’exception d’un nombre très réduit qui fonctionnent à 20 ou 30% de leur capacité, le reste des structures est fermé.
En ce qui concerne le secteur industriel, il est nécessaire de rappeler que le tissu manufacturier de la région est très ouvert sur le commerce international. L’industrie est par conséquent très impactée par la crise économique dérivée des mesures sanitaires prises par les différents pays européens. A titre d’exemple, le secteur de la confection est touché de plein fouet par la fermeture des magasins et la réduction drastique des commandes des donneurs d’ordre. Un autre pan de l’industrie vivant des moments très difficiles est celui de l’aviation, sans oublier bien évidemment le secteur de l'automobile.
2- Quelle est la stratégie de la CGEM Nord pour promouvoir davantage l'entrepreneuriat et l’investissement dans la région ?
Durant cette crise, la CGEM Nord a comme priorité de consolider les structures entrepreneuriales existantes. Nous nous concentrons presque exclusivement sur l’accompagnement des entreprises en difficulté. Cette approche permettra de "crédibiliser" notre volonté d’attirer plus d’investissements dans l’avenir.
3- Les actions initiées par l’Etat sont-elles suffisantes pour assurer la survie des PME au niveau de la région, notamment durant cette conjoncture exceptionnelle ?
Nous saluons les diverses initiatives prises par le gouvernement. Nous pensons, toutefois, qu’il est nécessaire de les compléter par d’autres mesures volontaristes. Il est par exemple impératif de trouver un cadre élargi pour garantir aux produits industriels marocains l’accès au marché intérieur, et ce bien évidemment, au-delà des marchés publics.
Il faut aussi “se débarrasser” des idées ultralibérales en matière de Commerce mondial. Le Maroc doit protéger ses industries à l’instar des pays industrialisés. Toute mesure visant à éliminer cette protection, ou même à l’atténuer, serait néfaste pour la consolidation du tissu industriel.
Une autre mesure nécessaire est celle qui permettrait le renforcement des fonds propres des entreprises industrielles existantes. Le Fonds d’investissement stratégique est appelé à remplir cette mission, mais il reste à savoir jusqu’à quel niveau.