Le nouveau coronavirus qui a commencé en Chine, dans la province du Hubei, en décembre 2019 avant de s'étendre au reste du monde au début de l'année 2020, a pris de court les Etats par la rapidité de sa propagation et les risques de débordement de leurs systèmes de santé, entraînant des chamboulements sans précédent dans l'activité à travers le monde en raison des mesures de confinement et de fermeture de frontières décrétées pour protéger les populations et contenir l'expansion de la maladie.
La puissante agence de l'ONU, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avec ses plus de 7 000 employés et experts dans le monde, avait déclaré l’urgence internationale fin janvier, mais ce n’est qu’après qu’elle eut qualifié la situation de pandémie, le 11 mars, que la mobilisation planétaire a été lancée.
Comme lors de la grippe H1N1 de 2009, qui fut moins meurtrière que redoutée, et de la terrible épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (2013), l'OMS avec son système d'alerte et d'action, s'est retrouvée à nouveau au centre de l'actualité mondiale.
La pandémie a fait jusqu'à présent au moins 68.125 morts dans le monde depuis son apparition pour près de 1.245.000 cas recensés. Au moment où un peu d'espoir émerge en Europe, le continent qui recense le plus de morts, mais qui pourrait voir ses chiffres refluer, les Etats-Unis s'attendent, eux, à une semaine extrêmement difficile, de l'aveu du président Donald Trump.
"Le monde a été pris de court par le coronavirus", avait lancé Trump lors d'une conférence de presse en début de mars, en annonçant qu'il voulait voir des mesures adoptées bientôt au Congrès pour soulager l'économie américaine.
Alors que la seule certitude qui semble faire pour le moment l'unanimité au sein de la communauté scientifique est que la maladie a été transmise de l’animal à l’homme, comme cela avait été le cas lors de la précédente épidémie de Sras, en 2003, l’arrivée du coronavirus a fait ressurgir le débat sur la capacité du système de veille sanitaire mondiale à prédire l'apparition des pandémies et leur évolution au regard du préjudice et les menaces qu’elles font peser sur la sécurité mondiale.
Déjà en septembre dernier, dans son premier rapport « A world at risk » (Un monde en danger), le conseil d’experts de l’OMS et de la Banque mondiale tempêtait contre les États qui ont « mal ou pas du tout » mis en œuvre les recommandations après des épidémies comme le Sras, le H1N1, Ebola ou Zika, annonciatrices de flambées épidémiques de plus en plus ingérables.
Face à l’épidémie de coronavirus, une vingtaine d’instituts de recherche et d'agences de santé publique internationaux tentent de remédier aux contraintes liées à la prédiction des pandémies dans le cadre du projet européen Mood (Monitoring Outbreak events for Disease surveillance in data science context), d'une durée de quatre ans.
Coordonné par l'organisme français CIRAD dans le cadre du programme européen H2020, le projet Mood pèse 14 millions d’euros et réunit 25 partenaires de 12 pays différents.
Les équipes du projet ont déployé sans attendre des actions spécifiques, notamment dans la modélisation de la transmission du virus, et la détection précoce des émergences et leur suivi. Epidémie oblige, les échanges ont lieu pour l’heure par visioconférence.
Avec ce projet, les participants souhaitent unifier et améliorer la veille sanitaire en Europe et dans le monde.
S'agissant du thème retenu par l'OMS pour la célébration de la journée mondiale de la santé cette année (thème choisi depuis des mois avant même la flambée de la pandémie de coronavirus), l'OMS indique que dans le cadre de l’année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier, "la Journée mondiale de la santé 2020 mettra à l’honneur les infirmiers, les infirmières et les sages-femmes, qui prodiguent des soins partout dans le monde, et appellera à renforcer ces personnels".
L’une des principales manifestations sera la présentation du tout premier rapport sur la situation du personnel infirmier dans le monde.
"Ce rapport donnera une vue d’ensemble du personnel infirmier dans le monde et préconisera la planification sur des bases factuelles pour optimiser les contributions de ces personnels à l’amélioration de la santé et du bien-être de tous".