En effet, après avoir subi, entre 2009 et 2018, la plus grave crise économique de son histoire récente, la Grèce a progressivement connu une reprise depuis 2017 et tablait sur une croissance d'au moins 2,4 pc pour 2020, mais le Covid-19 a défait les calcules et vient plomber les secteurs importants de l’économe comme le tourisme, l'hôtellerie et la marine marchande.
Cette année, l’économie grecque devrait replonger dans la récession à cause du coronavirus, a affirmé sans ambages le ministre grec des Finances, Christos Staikouras, précisant que la baisse du Produit intérieur brut (PIB) est estimée entre 1 à 3 pc.
Officiellement, les autorités helléniques reconnaissent que 2020 sera une année de vaches maigres, pourtant elles nourrissent l’espoir de minimiser les dégâts, s’ingéniant à élaborer des solutions pour amortir les effets socio-économiques pernicieux de cette bombe sanitaire.
Pour dire vrai, la Grèce n'est pas en queue de peloton mais en pointe dans la lutte contre l’épidémie, le pays mène avec audace un combat de longue haleine sur plusieurs fronts.
Dans la foulée, les autorités helléniques ont fait savoir que la réalisation d’un excédent budgétaire primaire de 3,5 pc n’est plus un objectif visé.
Aussi, dés le recensement des premiers cas de la maladie, la Grèce a réagi sans aucune complaisance en décidant de prendre le taureau par les cornes.
Sur tous les fronts, le pays a fait mieux que de nombreux autres Etats européens, et de l’avis des analystes, les mesures prises portent des résultats tangibles.
Assurément, dès le début de la crise, plusieurs mesures anticipatives ont été prises pour soutenir l'économie, pourtant des secteurs stratégiques risquent d’être touchés de plein fouet à cause de l’épidémie.
Concernant le tourisme à titre d’exemple, il est de notoriété publique que le secteur contribue fortement au PIB de ce pays d’environ 11 millions d’habitants, et en ce moment, de nombreuses activités économiques ont été suspendues, la connexion aérienne avec d'autres pays a été considérablement réduite, et par ricochet, le nombre des touristes a chuté, marquant ainsi les prémices d'une situation économique très difficile.
Si la crise sanitaire est surmontée assez rapidement, la saison touristique, qui culmine au 3ème trimestre de l'année, n'aura pas de pertes aussi importantes, mais si l’épidémie continue de menacer, l’attitude adoptée jusqu’à présent sera changée, rassurent les professionnels du secteur.
Pour le moment, disent-ils, des mesures restrictives spécifiques ont été instaurées, l'exploitation de l'hébergement touristique a été suspendue pendant une certaine période, ajoutant qu’ils vont examiner plus tard, fin avril et début mai, l’attitude vis-à-vis des flux touristiques des prochains mois.
Un autre secteur vital, la marine marchande où la Grèce est un poids lourd mondial, fait face également à un grand risque.
La filière textile n’est pas en reste, l’impact de la pandémie a été durement ressenti, les analystes rappellent que l’industrie textile, après avoir survécu à la crise financière prolongée qui avait touché le pays, est actuellement sous le coup du Covid-19, quatre usines historiques du pays ont été forcées à suspendre leurs activités, comme c’est le cas de "Nafpaktos" en Attique et "Varvaressos" dans le nord.
Ce constat a pour conséquence directe l’aggravation du chômage, dont le taux a atteint en Grèce 16,3 pc en décembre dernier.
Une analyse objective de la situation permet d’avancer que le coronavirus a impacté négativement l’économie grecque, et pour faire face aux conséquences de la pandémie, un nouveau paquet de mesures a été annoncé récemment par le gouvernement portant à 6,8 milliards d'euros l'enveloppe budgétaire débloquée pour soutenir l'économie, une somme qui correspond à 3,5 pc du PIB de la Grèce.
Face à la gravité de la situation, le pays plaide aussi pour le lancement d’un emprunt commun à toute l'Union européenne pour faire face à l’épidémie.
Tout compte fait, une chose est sure, une bonne gestion de la crise sanitaire grâce aux mesures préconisées pour atténuer les répercussions de la pandémie peut avoir un impact positif sur l'économie grecque.
Il serait aussi judicieux d’affirmer qu’une crise globale, requiert une solution globale, c’est pourquoi les pays européens s’activent à affiner des stratégies pour présenter face au virus une riposte d'envergure, qui viendrait s'ajouter aux mesures déjà entérinées.
En attendant, force est de constater que les rues d’Athènes sont quasiment désertes, les populations sont confinées chez elles, une inertie totale s’installe mais cette situation anormale ne peut durer longtemps car les roues de l’économie doivent tourner, le temps presse et le besoin d’une thérapie contre le Covid-19 devient une urgence, les scientifiques vivement interpellés.