Paru chez Vérone éditions (collection Evasion), "De mère en mère" plonge le lecteur dans un voyage entre deux pays à travers l’histoire de deux femmes enceintes liées par la même envie d'aller en quête de vérité et de liberté.
"Deux femmes. Deux grossesses. Deux pays. Mais une même envie d'aller chercher la vérité, jusqu'à dévoiler petit à petit le drame familial qui les relie... et les libère", lit-on en présentation du livre.
Le roman met en scène deux femmes : Gunié, Marocaine de 38 ans, qui apprend qu'elle est enceinte de son cinquième enfant et que sa mère a encore fugué ; et Fred, 40 ans, Franco-hollandaise, sous le choc d'une grossesse non désirée qui la replonge dans un passé douloureux. Leurs histoires, parallèles au départ, s’entremêlent et finissent par se rejoindre via "un drame familial", confie Hind Berradi, dans un entretien à la MAP.
L’histoire se passe sur les neuf mois de leur grossesse commune. Celle-ci est vécue certes de manière complètement différente, mais, aux yeux de l’autrice, "au-delà de toutes les différences les mères traversent toutes la même chose au fond, ce qui fait qu’il y a une certaine connivence et complicité entre ces femmes reliées par la maternité même s’il s’agit d’une expérience unique, vécue chacune à sa manière".
Dans son roman, Gunié a déjà quatre enfants et elle est très maternelle au moment où Fred ne veut pas entendre parler d’enfants, ni de maternité. "Ce sont deux approches différentes. Mais il y a ce noyau commun de doutes, de questions qu’on se pose autour de la grossesse", affirme-t-elle. Pour l’écrivaine, donner naissance à un enfant "reste quelque chose qui relie toutes les femmes et mères".
Dans sa conception de l’intrigue, elle souligne que "le noyau du roman est un drame familial, mais les histoires de femmes y sont tout aussi importantes".
"Mon but n’est pas de faire découvrir ce drame familial, mais de montrer comment il est vécu, ressenti et raconté par les femmes", explique la romancière.
Pour son premier roman, Hind Berradi a puisé sa principale source d’inspiration des histoires passionnantes racontées par ses grand-mères, marocaine et française, sur "notre passé, nos origines, les soirées familiales,.."
De manière générale, cette passionnée d’écriture et de psychologie s’intéresse à tout ce qui a trait à la relation voire la séparation mère-enfant, et tout ce qui relève du secret familial.
“De mère en mère” se veut ainsi "un hommage à mes grand-mères et à la femme de manière générale", dit celle dont le roman s’inspire aussi de sa double identité franco-marocaine que reflètent les origines des deux protagonistes : deux mondes, deux cultures, deux pays.
On y trouve aussi l’influence de sa propre expérience de jeune maman puisque l’oeuvre a été réalisée pendant son congé parental.
"Je n’aurai jamais pu faire ce récit sans être maman. Sans s’en rendre compte on parle beaucoup de soi quand on écrit. C’était aussi une forme de thérapie pour moi. Il y a des choses qui ont été plus ou moins bien vécues pendant la grossesse ou la naissance. Cela m’a fait du bien d’en parler, même de manière différente, très détournée", admet-elle.
Convaincue qu’il n’y a pas mieux qu’une femme pour raconter la femme, l’autrice évoque les doutes, les angoisses, voire parfois la peur de ne pas pouvoir protéger son enfant d’une certaine manière… "tellement de questionnements qui débarquent d’un coup lorsqu’on devient mère, et dont on ne parle pas suffisamment".
Par rapport aux difficultés rencontrées par les deux femmes protagonistes, “De mère en mère” s’affiche comme porteur d’espoir, à l’image de ces héroïnes "très persévérantes".
"Mues par l’envie de découvrir la vérité, elles ne vont rien lâcher. Elles vont apprendre, petit à petit, à vraiment se faire confiance de plus en plus, et à comprendre les dessous de leurs histoires", commente-t-elle.
A cet égard, l’écrivaine revendique un double message. Il encourage les femmes à "se faire confiance" et pour tout ce qui concerne les secrets de familles, rappelle l’importance de "libérer la parole".
"Souvent on a l’impression qu’on protège les enfants en gardant le secret, mais aujourd’hui, la psychologie admet que cela fait beaucoup de dégâts", relève-t-elle.
Et de conclure : "même s’il y a des secrets dont on ne parle pas, les enfants le ressentent, et de génération en génération, ce sont des choses qui se transmettent de manière inconsciente. Il est important de faire confiance dans la bienveillance de partager, de parler, de libérer la parole. C’est comme ça qu’on peut guérir des plaies, transcender les obstacles et avancer dans la vie".
Après un cursus scientifique et des premières années en tant qu'ingénieure télécoms, Hind Berradi quitte son CDI à 28 ans pour devenir entrepreneure et réaliser les nombreux rêves de sa bucket list ! Elle devient professeure de yoga, déménage sur une île, rejoint une troupe de théâtre, reprend des études. Aujourd'hui, elle est coach de vie et insuffle son enthousiasme à ses clientes pour les aider à franchir aussi le pas, se reconnecter à leur joie et puissance intérieures pour vivre leurs rêves !